cinéma - Polisse
Publié le 27 Octobre 2011
Polisse - quatre fois primé au Festival de Cannes 2011
La BPM, vous connaissez?
C'est la brigade de protection des mineurs. Ils sont une poignée de flics, jeunes pour la plupart, hommes et femmes, d'origines et de vie différentes. Mais aux convictions profondes, et à la force d'indignation intacte.
On va suivre leur vie professionnelle, comme la jeune photographe qui va leur être attachée pendant quelque temps. Leur quotidien n'est pas la drogue, c'est pour les stup, la brigade d'à côté. Eux, c'est la sexualité, la pédophilie, la violence contre les enfants. De quoi vous confronter au plus insoutenable de la vie, aux violences qui ne vous blasent jamais, qui son toujours inacceptables.
On va suivre ces flics dans leurs enquêtes au quotidien, réalisées à partir de faits réels. On va vivre avec ces flics profondément impliqués et en état de choc perpétuel en face de faits insoutenables. On va partager leur mal être, leurs tensions, et la difficulté d'une vie personnelle reposée après les chocs de la réalité. On va partager leurs rires et leurs défoulements.
Ce film est une incursion dans un univers qu'on voit rarement de si près. Il nous plaque à notre siège. Pas de super héros, pas de flic vedette menant ses enquêtes tambour battant, mais une brigade au budget limité, débouchant sur des arrestations de délinquants, qui sont souvent les parents. Des flics en proie au doute, quand le retrait douloureux de l'enfant à ses parents est au bout, des flics désemparés devant les quelques cas isolés qu'ils traitent, quelques gouttes d'eau dans un océan.
Le réalisateur, Maîwenn, a une vraie empathie pour ces héros qui n'en sont pas, qui se battent pour ce qu'ils pensent être le bien, au sacrifice possible de leur vie personnelle.
A voir, à un moment où le travail de la police est déconsidéré, ce que les affaires d'aujourd'hui vont encore aggraver.