question de temps

Publié le 21 Mai 2012

C'est un premier succès pour François Hollande.

hollande.jpgSon souhait de compléter les plans de rigueur par un volet croissance fait dorénavant la quasi unanimité.

La plupart des pays le souhaitaient. Mais les pays en crise ne pouvaient le dire, car cela aurait fait perdre à l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Grèce, toute crédibilité quant à leur volonté d'appliquer les plans.

D'autres n'osaient pas trop le dire, de peur de paraître non orthodoxes. Les EU sont ce ceux-là.

Pourtant même les agences de notation, farouches partisanes de l'austérité, voyaient bien que le salut ne viendrait pas de la récession. Personne n'a jamais réussi à rembourser ses dettes quand les revenus sont en diminution.

François Hollande a levé le tabou, et les plus sceptiques, comme l'Allemagne, vont monter dans le train de la relance.

 

Maintenant, le plus dur reste à faire.

D'abord un plan de relance demande du temps de préparation. Et de nouveau du temps pour montrer ses effets.

Surtout, quelle relance? et comment?

A l'époque des monnaies nationales, un plan d'austérité s'accompagnait d'une dévaluation dite compétitive, qui était censée relancer les exportations, pour peu que l'offre ait la capacité de suivre. L'effet inverse étant une augmentation du prix des produits importés, la réussite du plan dépendait de l'élasticité de la consommation aux prix, afin que la balance commerciale ne soit pas aggravée par un renchérissement du prix des importations.

Avec la monnaie commune, cette relance par la dévaluation n'est pas possible. Il est donc pertinent de la rechercher par un autre moyen. Reste à savoir lequel.

L'idée en l'air paraît être le lancement de grands projets technologiques ou écologiques. Reste que leur financement devra être assuré pour partie au moins par des États et ses démembrements, et donc par recours à l'endettement. La probabilité de réussite est plus faible que par le moyen de la dévaluation.

Chance peut-être pour l'Europe, l'euro est légèrement en perte de vitesse. En une décennie, la valeur de l'euro a progressé de près de 50% par rapport au dollar. Tant mieux pour nos importations libellées en dollars, comme le pétrole. Mais drame pour les exportations de nos produits. La relative faiblesse de l'euro doit être mise à profit pour redorer la compétitivité de nos exportations de biens et services. Nul doute que la recherche à tout prix d'un euro fort a pénalisé fortement la compétitivité de l'Europe.

On ne pourra pas non plus se passer d'une action de sensibilisation forte des consommateurs dans le but de privilégier l'achat de produits made in France (quelle que soit la nationalité de l'entreprise qui les vend). Ce sera sans doute une des missions du nouveau ministère du Redressement productif. Il ne faudra pas faire l'erreur de créer artificiellement des barrières protectrices, qui se retourneront inévitablement contre nos industries exportatrices, et qui rendront à terme, les secteurs "protégés" sclérosés et hors marché.

La France fait partie de la mondialisation, et doit y rester. Elle n'a pas d'autre choix. Le système mondial évoluera, mais lentement, le temps que les grands pays émergeants se hissent au niveau des meilleurs d'aujourd'hui, et s'approprient nos préoccupations de justice sociale et de protection de l'environnement .

Toute la question sera pour ces derniers de continuer à exister.

Rédigé par jdio

Publié dans #notre temps

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