les politiques ont-ils encore le pouvoir (2)

Publié le 27 Janvier 2012

Pourquoi ces piètres résultats ?

La financiarisation et la mondialisation ont changé le monde et accentué la dureté du capitalisme.

L'ouverture des frontières a permis aux pays à bas coûts d'inonder nos marchés de produits à prix bas, balayant d'un trait de plume des pans entiers de l' économie, et faisant de beaucoup de régions des déserts industriels. Pendant le même temps, si nos exportations ont crû beaucoup moins vite, si on excepte l'aviation, le militaire, le nucléaire, et dans une moindre mesure l'agro-alimentaire, les entreprises qui ont réussi ont considérablement grandi, installant des filiales à l'étranger, déplaçant progressivement leurs centres de production, voire de décision, à  l'étranger, et marginalisant le marché français dans l'ensemble de leurs débouchés. Autrement dit, le développement international des grandes et très grandes entreprises tend à les rendre indépendantes des  pouvoirs domestiques.

Le capitalisme triomphant a érigé le profit en véritable culte, effaçant toute autre considération comme moteur de l'activité des hommes. Accroître la valeur pour l'actionnaire! Voilà ce que rabâchaient à longueur de temps les dirigeants panurgiens, qui pensaient, et pensent encore pour beaucoup, que le salarié lambda pouvait trouver là la justification de ses efforts. A cette fin, le travail a été déshumanisé, la course à la productivité n'en finit pas, les dégraissages et les délocalisations sont devenus des actes de gestion ordinaire. C'est le prix à payer pour être bien noté par les agences de notation, et pouvoir faire appel au marché dans les meilleures conditions.

La France est dès lors intégrée à l'économie du monde, dans un système capitaliste dominé par les marchés désormais mondialisés.

Or le pouvoir politique reste du périmètre de l'Etat.

Que faire quand ce qu'on appelle les marchés, c'est à dire les investisseurs du monde entier, informés par les mêmes agences de notation et assistés par les mêmes logiciels de prévision, se défient d'un Etat ou de toute autre entité?

Quel moyen de pression un Etat a-t-il sur un grand groupe dont les débouchés commerciaux et les centres de production sont pour la plus grande part à l'étranger?

Avec quels moyens agir quand les deficits se sont tellement accumulés, que la dette atteint une année de ressources, et que la charge d'intérêt devient le premier poste du budget?

Que faire pour donner à la France cette mentalité d'entrepreneur qu'elle a toujours eue plus tiède qu'en Allemagne ou les pays du Nord?

Que faire pour sauver de la faillite des entreprises qui n'ont plus de business model face à une concurrence étrangère dopée par des coûts de production ravageurs, et que la Chine refuse la convertibilité du yuan, seule susceptible de valoriser la devise? Certes François Hollande à fanfaronné en disant "qu'il n'accepterait pas la non convertibilité de la devise chinoise", mais le pouvoir n'est évidemment pas chez lui.

L'économique s'est mondialisé, le politique a conservé son pré-carré. On met en avant l'absence de gouvernance européenne pour expliquer en partie la crise de l'euro. La résolution de nos problèmes passe aussi par plus de gouvernance mondiale. En matière économique, on en est encore très très loin.

Rédigé par jdio

Publié dans #humeurs

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