chahuts en vue

Publié le 19 Mai 2012

La situation se dégrade en Europe, gros chahuts à venir.

 

Menace de "bank run" en Grèce.

drachme.jpgEn Grèce, arrive ce que tout banquier et tout responsable économique redoutent le plus : la panique bancaire, c'est-à-dire les retraits par les clients, particuliers et entreprises, de leurs avoirs dans la banque. Par retraits d'espèces, comme autrefois, avec ces files interminables devant les agences, mais aussi par virements vers des comptes ouverts à l’étranger. Depuis le 6 mai, 2,5 à 3,5 milliards d’euros auraient été retirés des comptes en banque grecs.

Pourquoi ? Pour éviter la conversion automatique des euros détenus en drachme en cas de retour à la monnaie nationale, le taux retenu devant être tout naturellement très défavorable à la nouvelle devise.

La sortie de l’euro semble une chose de plus en plus probable, des dirigeants européens l’évoquent ouvertement, de même que la directrice du FMI, Christine Lagarde. Des grandes banques comme HSBC ou Barclays ont déjà modifié leur système informatique pour gérer le retour de la drachme.

Ce ne serait sans doute pas grave en soi, et la sortie de l’euro est peut-être, sans doute même, la seule planche de salut de la Grèce.

Mais ce sera un message très négatif pour les marchés, signifiant que l’Europe n’est pas une et indivisible, et que l’appartenance à la zone euro n’est en aucun cas gage de fiabilité. La spéculation contre les pays s’en donnera à cœur joie, alors même que c’est cela que l’euro devait éviter.

Fragilité des banques espagnoles.

espagne-copie-2.JPGEn Espagne, c’est la fragilité des banques qui inquiète. Pourtant, à l’exception des caisses d’épargne, les banques espagnoles étaient montrées en exemple il y a quelques années. Elles n’avaient pas succombé à la tentation des opérations spéculatives de la banque d’investissement, mais au contraire avaient centré leur activité sur le marché espagnol de la banque de détail, en créant une banque moderne. Mais le marché espagnol, c’était en grande partie le secteur immobilier. La bulle a explosé, et les banques avec. Si la diversification peut être dangereuse, son absence peut l’être tout autant.

Conséquence : la défiance vis-à-vis de l’Espagne s’accentue, seize banques, dont les trois plus grandes, ont vu leur note dégradée, le taux de la dette souveraine atteint 6%, niveau insoutenable pour le pays. L’Espagne en appelle à l’Europe.

Dans les grandes banques et entreprises, on se prépare à la réapparition de la drachme. Et à d’autres devises européennes. A la Royal Bank of Scotland par exemple, des séminaires sont organisés au profit des clients en vue d'" explorer ensemble les différents scénarios pour la Grèce, leur coût financier et les canaux de contagion ".

Les temps qui viennent vont être durs pour l’Europe, et la crédibilité croissante des hypothèses d’éclatement de la zone euro va amener un gros chahut sur les marchés.

Rédigé par jdio

Publié dans #notre temps

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