blanc bonnet et bonnet blanc

Publié le 31 Août 2012

C'était l'expression employée par le communiste Jacques Duclos pour exprimer l'absence de différence entre les deux candidats à la présidentielle qu'étaient Georges Pompidou et Alain Poher.

Ne pourrait-elle pas aussi exprimer la faiblesse des différences entre la gauche et la droite?

Qu'est-ce qui distingue aujourd'hui la politique de François Hollande de celle de Nicolas Sarkozy?

Certes la forme est différente en raison des tempéraments différents des deux hommes, mesuré et se voulant normal pour l'un, agité et hyper-actif pour l'autre.

Mais sur le fond ?

On courtise les entreprises en étant massivement présent au congrès d'été du Médef, conscients que la relance et le plein emploi ne pourront pas se faire contre les patrons.

On confirme la priorité à l'énergie nucléaire, renvoyant aux calendes grecques la fermeture des centrales, conscients qu'il est impossible de se passer de l'énergie atomique avant plusieurs dizaines d'années.

Le pouvoir d'achat des plus modestes, via le smic, a été accru de quelques euros, à peine plus que les augmentations précédentes, maintien de la compétitivité des entreprises oblige.

Les roms continuent à être expulsées, rangeant dans le placard des illusions perdues les engagements d'humanité de François Hollande.

La classe moyenne continue à être la vache à lait fiscale du gouvernement, les quelques avantages accordés par le gouvernement précédent étant même remis en cause. Il faut bien que recettes fiscales se fassent, surtout en période de récession.

Les entreprises continuent à délocaliser et dégraisser en rond, et rien n'empêchera Peugeot de fermer les usines françaises qu'il souhaite, pas même les agitations d'Arnaud Montebourg.

La crise mondiale continue à sévir, la récession atteint la France, et avec elle les menaces de dégradation de la note par les agences de notation, et ses conséquences sur le coût de la dette.

Le dictateur syrien poursuit le massacre de son peuple pour conserver un pouvoir que son père avait usurpé il y a des dizaines d'années.

La finance et le culte du profit continuent à mener le monde, et c'est la banque Lazare, temple du capitalisme français, que le gouvernement a choisi pour réfléchir à la mise en place de l'inutile banque de financement des entreprises.

Pouvait-il en être autrement ?

Certainement non. La France fait partie de l'Europe et du monde, les choix économiques et financiers sont limités. On peut le regretter, mais les grands changements à même de "changer la vie" ne sont plus du ressort de l'Etat.

Cela ne veut pas dire pour autant que l'alternance est inutile, elle limite le népotisme et l'abus de pouvoir qu'engendre son accaparement par quelques uns. Mais au-delà de l'intonation des discours, il ne faut pas s'attendre à des changements brutaux de politique.

La déception ne pourra qu'être au bout, pour tous ceux qui attendaient une amélioration forte et rapide de leur condition de vie.

 

Rédigé par jdio

Publié dans #humeurs

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